la vie en bleu
Il y a quelques mois, j’ai commencé à utiliser occasionnellement des toiles déjà peintes ou imprimées, que je recycle avec mes propres peintures. Ici c’est un peu différent, c’est un drap de coton sur lequel j’ai peint.
Ce monochrome en deux tons a une histoire!
J’avais préparé mon support pour y dessiner un grand chapeau qui devait faire face à ma botte. Mais les éléments en ont décidé autrement.
Au cours de l’hiver passé, les pluies intérieures à l’atelier ont fortement endommagé une pièce que j’aime particulièrement.
J’ai tenté une restauration, et pour travailler, je l’ai posée sur mon support en attente. Et voilà que mon travail a marqué ma pièce de tissu préparée, ce qui m’a donné envie d’essayer autre chose.
J’ai ré enduit mon morceau de drap en y mêlant du café sur les parties extérieures, puis j’ai préparé une pâte bleue selon ma petite cuisine habituelle. La couleur non diluée est posée sur la partie centrale de cette nouvelle pièce, alors qu’elle est diluée sur son bord. Pour l’extérieur, j’ai simplement ajouté un l’enduit « caféiné » que j’ai modulé jusqu’à obtenir un blanc cassé qui tire légèrement sur le rosé.

Bleu en cours de travail, 2023
Encre, pigments et café sur drap de coton enduit environ 200×170 cm
Cela fait plus de un mois que je laisse cette pièce suspendue contre mon mur, juste à côté de l’emplacement où ma peinture chérie a été très abimée, histoire de voir si de l’eau coulera encore. Dans ce cas, les coulures seraient « volontaires » et ajouteraient à cette peinture le dessin que je n’ai pas voulu lui donner !
Et puis, s’il ne pleut plus jamais dans l’atelier, ce qui serait hautement souhaitable, je pourrai considérer cette peinture sans châssis comme tout à fait terminée à la fin de l’été.

Nous sommes en novembre, et il ne pleut plus à l’intérieur !
Après moultes tribulations, et les services d’un avocat particulièrement à côté de la plaque, j’ai renoncé à toute prétention en dommages-intérêts… J’aurais peut-être dû, mais il y a un moment où on a juste envie que tout ça cesse. Et puisqu’il ne pleut plus…
Peut-être que cette pièce suspendue juste à l’emplacement de l’ancienne catastrophe y est pour quelque chose, puisque j’attendais (plus ou moins tout de même!) qu’une grosse coulée d’eau similaire à celle qui avait détruit l’une de mes peintures préférées, créé un dessin liquide au beau milieu du bleu.
Cela n’a pas eu lieu, et je suis en train de finaliser la suspension de cette pièce. Telle que vous la voyez, elle repose sur un axe supérieur, et j’attends la voiture salvatrice qui me permettra de me rendre dans un do-it pour acheter de quoi réaliser l’axe du bas.
Un jour je vous montrerai ce travail de suspension, je vous promets que cela vaut son pesant de cacaouettes !
Dans l’intervalle, et en attendant un nouvel article sur cette pièce enfin finalisée, je vous laisse apprécier le cheminement !




