et si on lisait la ville?
Aborder une ville par les sens, c’est l’arpenter pour tenter d’en lire les lignes-force, saillantes ou sous-jacentes. Après un temps de tâtonnements, d’hésitations et d’hypothèses, nous appréhendons Le Locle via trois axes qui nous semblent pertinents.
Pendant cette résidence, il s’agira de retranscrire les respirations, l’évolution d’une ville en mouvement perpétuel. Nous captons des parcelles de cette vie au travers du filtre de nos pratiques artistiques. La ville est le vivier de nos investigations, de notre récit en construction.
Les traces du passé et du présent, celles d’une fiction audio-visuelle en gestation tissent une petite histoire du Locle. A notre façon.
Le flux, le temps, l’impermanence.
Trois lignes-force comme fils conducteurs
La ville est sans cesse traversée de flux.
Une rivière souterraine, une trentaine de fontaines, des moulins enterrés, la pluie parfois…
Ici l’eau est constante, structurante
Les flux humains traversent la ville.
Flux de pas, flux de voix.
Flux quotidien des voitures, dont les chuintements se mêlent parfois à ceux de l’eau.
La ville temps s’impose au Locle, point fort de l’horlogerie et de la micromécanique de précision.
La ville compte une bonne quarantaine de fabriques qui rappellent sans cesse au promeneur la mesure du temps qui passe. Elle est d’ailleurs classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco pour son urbanisme horloger.
Le temps lui aussi est un flux.
De ceux qui marquent l’histoire d’un lieu, entre passé, présent et vision d’avenir.
L’impermanence, c’est la ville qui bouge, qui connaît une succession d’incendies et de démolitions, qui se fissure et s’affaisse par endroits.
Les transformations sont constantes.
La ville est en chantier.
Son impermanence la fait résistante, aux flux comme au temps qui passe.
Elle consolide sa résilience vitale.