Jeanne Schmid

Il me faudra réparer, déjà !
Je n’ai pas pu entrer dans le magasin et ne pourrai y revenir que juste avant le vernissage.
J’espère que les dégâts découverts ce matin seront escamotables le temps de l’exposition.

Oui, déjà !

Un petit salopiot de gamin pas du tout contrôlé par sa génitrice s’est tout bonnement suspendu à l’un des dispositifs d’accrochage en vitrine. Les vendeuses n’ont rien pu faire. Son poids a tiré l’installation vers le sol, entraînant le décrochage des extrémités de deux pièces suspendues dos à dos.

Je crains les déchirures de ces deux peintures, que je ne pourrai « réparer » qu’en les amputant de quelques centimètres, en espérant que les dommages ne se soient pas propagés trop loin sur la surface des oeuvres.
Les vendeuses n’ont pas pensé à prendre l’identité de la mère irresponsable, ce qui fait qu’aucune assurance ne pourra entrer en matière pour l’indemnisation d’un manque à gagner, pour moi important.

Deux pièces invendables sur les douze exposées, ce n’est pas vraiment anodin !

Dans l’impossibilité de me rendre sur place avant le vernissage, je tourne en rond et je fulmine.
Je suis atterrée par le manque de respect de la mère qui s’est juste carapatée avec sa progéniture sans même s’enquérir des éventuels dégâts qu’elle avait laissés commettre.
Les promesses de mai tournent au vinaigre !

Dommage, ça partait pourtant bien.

Finalement, bonheur incommensurable! Il n’y a pas eu de casse!!!
Youpi! Mon système d’accrochage fonctionne.
Les coins des peintures se sont détachées sans se déchirer.
Tout a pu être remis en place, avec un cartel supplémentaire
demandant de ne pas toucher aux oeuvres exposées !
Quel soulagement !