Miroir de graphite

espace aérien

clair de terre en forêt

 

J’ai emprunté les deux monotypes qui suivent à la première souche que j’ai commencé à travailler en mars passé ; et à celle ramassée en août au bord d’une route de montagne, au moment où le principe de confinement semblait être une histoire ancienne.
Aujourd’hui nous avançons masqués, nous préparant à affronter tant bien que mal les ravages d’une vaccination qui ressemble plus à une course aux intérêts financiers qu’à une mesure de protection de santé publique.
Nous subissons, chacun à notre échelle, les effets délétères de politiques du dépourvu qui nous laissent de plus en plus exsangues. Culture comme restauration pirouettent au bord du précipice et il devient difficile de se projeter dans un quelconque futur autre que celui de la catastrophe.

Miroir de graphite

pigments noirs, cires, graphite sur papier préparé 75 x 75cm

Les arbres, eux, meurent sans bruit.
Les forêts s’éclaircissent ou sèchent sur pied. La pandémie qui les abat ne connait ni remède controversé, ni vaccin plus ou moins dangereux.

monotype

monotype de bois à la terre pilée sur papier préparé 75 x 75cm, détail

C’est de ces êtres vivants à l’agonie, de ce poumon nécrosé, de cette tragédie muette que je tire mes images. La beauté d’un tronc coupé, dans lequel on peut lire toute l’histoire d’un arbre m’en fournit la matière.
Un dialogue s’instaure avec ces quelques morceaux de bois, et gagne en profondeur à chaque prise d’empreinte. Le papier qui me sert de support et qui fut arbre dans une autre vie devient au fil des transformations un tapis profond et infini. Les monotypes qui flottent sur ces surfaces noires, veloutées ou brillantes comme des lames de poignard, semblent des astres éteints ou des planètes inconnues

deux monotypes de bois sur papier préparé 38 x 55 cm et 75 x 75cm

Ce travail sur les traces d’une extinction est un constat. Il devient métaphore de l’étouffement mortifère qui nous ronge à haut bruit.

 

 

 

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