Jeanne Schmid artiste plasticienne

une installation vidéo au Turlet de Poliez-Pittet

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La porte s’est refermée derrière moi, les fenêtres sont bouchées, ou alors, elles ne s’ouvrent pas.
Je lève les yeux
Captivée par le son et les images qui défilent au dessus de moi, intriguée par cette construction intérieure qui restreint ma liberté de mouvement, frôlant des murailles chargées de souvenirs qui ne sont pas les miens ; j’hésite à me retourner pour ouvrir la porte et sortir.

 

Un ascenseur descend des profondeurs du clocher.
Sa lourde masse mécanique arrive inexorablement sur moi
Cette machine assassine me laissera t elle une chance de m’en sortir ?
Pas d’échappatoire transversale possible
Ecrasée, je ne peux qu’accepter cette trajectoire imposée

 

Alors, le noir.

Pourtant, linéaire et sans heurts, mon parcours commence, qui me conduit dans un mouvement continu du danger imminent à cette ouverture à laquelle j’aspire…

Que peut-on bien ressentir lorsqu’on se prend un ascenseur sur la cafetière ?

 

Construite sur l’effet de perspective d’une contre-plongée dans un espace restreint, cette installation vidéo suggère par son mouvement en aller et retour un déplacement vertical dans les hauteurs du clocher. Elle illustre la sensation paradoxale – mélange d’enfermement et d’ouverture – que j’ai ressentie en pénétrant pour la première fois dans l’intérieur aux proportions si particulières du Turlet.
A travers elle, la gène physique se concrétise en une menace mécanique descendant du plafond, le besoin impérieux de rejoindre l’espace extérieur se raconte au travers d’un voyage dans les profondeurs d’un métro arrangé.

L’intemporalité des sensations défile en boucle, d’ascenseur à tunnel, et d’enfermement à tentative d’évasion !

Une installation visible du 30 mai au 19 septembre 2015, dans le cadre de ArtEdifices,
une exposition d’art contemporain au coeur du patrimoine architectural du Gros-de-Vaud.